LES PEINTRES (1534-1650).
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charges et conditions y apposées par Gen­tian Bourdonnois et Jehanne de Goujet, sa femme, en personnes, denommez oud. con­tract, lequel a esté enregistré au present registre, ce requerant lesd. Bourdonnois et Jehanne Goujet, sa femme, qui de ce ont requis et demandé acte. . . — (Arch, nat., Y 112, fol. 45o v°.)
17. — Etienne Loquet, maître peintre W. — 2 3 décembre 1569.
. Donation par Etienne Loquet, maître peintre à Vitré, en Bretagne, à sa cousine Jeanne de Mezières, femme de Julien Mau-chin, maître sellier lormier à Paris, dela moitié de ses droits successifs dans l'héri­tage de Claude Loquet, sa tante, en son vivant femme d'Augustin Segard, sergent à cheval au Châtelet. — (Arch. nat., Y 110, fol. 132 v°.)
Le peintre Jérome Franck (Hierosme Franco) et sa famille. — 1572-1600.
Voici une série de pièces se rapportant presque toutes à la carrière d'un de ces artistes flamands venus sous les derniers Valois chercher fortune en France et ayant obtenu dans leur nouvelle patrie des succès qu'ils n'auraient peut-être pas connus chez eux.
Jérôme Franck ; pour suivre sans doute une mode régnante, avait donné à son nom une consonnance italienne; il se fait appeler dans les actes qui suivent Hierosme Franco, nom qu'on traduit parfois en Le Franc.
Il appartenait à une famille d'artistes anversois. Né à Herenthals dans le Brabant, vers 1542 (?), il reçut de son père, Nicolas Franck, les premiers principes de la peinture, avec.ses deux frères Franz et Ambros, qui n'arrivèrent jamais à Ia notoriété de Jérôme(S). Tous trois passèrent ensuite dans
l'atelier de Franck Floris et y terminèrent leur apprentissage.'On raconte qu'avant de quitter son pays d'origine, notre artiste avait peint un saint Gomer pour une église d'Anvers. Alfred Michiels assure qu'il travaillait en 1556 au château de Fon­tainebleau ; ce n'est pas, dans tous les cas, de Léon de Laborde qu'il tient ce renseignement, car l'au­teur de la Renaissance des Arts n'a jamais cité le nom de Jérôme Franck. Le dernier article de l'in­ventaire après décès de 1610 constate que des lettres de naturalité lui furent accordées au mois d'août 1572. Le voici donc définitivement fixé en France; il y prendra femme et y demeurera jusqu'à son dernier jour. Le mariage de Franck avec Françoise Miraillé date du commencement de l'année 1578. Le contrat publié ci-après (pière n° 1) porte la date du 9 février. La cérémonie nuptiale suivit de près. C'est à ce moment que l'artiste prend le nom de Hierosme Franco qu'il ne quit­tera plus. Sa femme est la fille d'un brodeur, pro­bablement italien, qui sera quelques années plus tard condamné à la peine de mort et exécuté, pour avoir empoisonné sa femme avec l'intention d'en épouser une plus jeune. Ceci se passait en 1587 (voir pièce n° 3). Ce Dominique Miraillé avait obtenu de hautes protections qui ne le sauvèrent pas du supplice. Lors du-mariage de sa fille, il exerce les fonctions dè brodeur et concierge de Ia princesse de La Boche-sur-Yon, qui fait don à la jeune mariée d'une somme de 166 écus d'or et deux tiers, équivalant à 5oo livres tournois. Fran­çoise Miraillé reçoit aussi de ses parents une dot de 333 écus et demi ou 1,ooo livres tournois. Son père se chargeait en outre des frais du banquet de noces, devant coûter, avec le trousseau, 5oolivres. De son côté, Franck possédait i5o livres tour­nois de rente sui- l'Hôtel de Ville de Paris; sur cette somme un douaire de 1 oo livres était consti­tué à la femme au cas de prédécès du mari.- Une clause formelle fixait le domicile du ménage en France, prévoyant ainsi le cas où le mari, pris de nostalgie, aurait songé à quitter son .pays d'adop­tion. Mais il devait recevoir quelques temps après le titre de peintre de la reine Louise de Lorraine, ce qui le fixait pour toujours dans le voisinage de la Cour de France.
'i' Ce peintre de Vitré ne figure dans nos registres qu'en raison du domicile de la donataire, femme d'un maitre sellier parisien. Nous avons cru devoir recueillir ici le nom d'un artiste provincial, probablement inconnu.
w La notice consacrée à la famille des Franck dans le catalogue du Musée du Louvre ne nomme pas moins t!e neuf peintres ayant porté ce nom.
ARTISTES PARISIENS.            É                                                                                                                                               4
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